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Le lâcher prise, premier pas vers le changement

  • Photo du rédacteur: Nathalie Adélaïde
    Nathalie Adélaïde
  • 25 févr. 2021
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 avr. 2024


Aujourd’hui, je vais aborder le thème du lâcher prise, une expression mal aimée parce que mal comprise.

On entend souvent dire, lâche prise, laisse tomber, ça n'est pas grave ! Cette expression, désormais utilisée à toutes les sauces semble nous faire croire à la facilité de cette action. Sans oublier qu'un problème qui n'est pas réglé reviendra demander des comptes. A regarder de plus près, parvenir à lâcher prise nécessite un long chemin rempli de sentiments et d'émotions parfois contradictoires.


Dieu aide moi à changer ce que je peux changer, à accepter ce que je ne peux pas changer et la sagesse de faire la différence entre les deux. » Marc Aurèle

De quoi parle-t-on ?

L’expression « lâcher prise » signifie abandonner, renoncer à quelque chose ou quelqu’un. Pour renoncer, il est crucial de constater la perte puis l’accepter, et lorsqu’on parle de perte, la notion du deuil apparaît.


le deuil, un processus dans le changement

La vie n’est pas un long fleuve tranquille !

J’emploie très souvent cette expression dans mes textes car en cela m’apparaît l’idée que la vie n’est pas linéaire, loin de là et qu’elle se renouvelle sans cesse. Ceci implique que des deuils sont nécessaires pour évoluer. Mais avant d’aller plus loin, définissons le terme de deuil.


Dans le petit Robert, le deuil correspond à la douleur et à l’affliction que l’on éprouve de la mort de quelqu’un, d’un être cher, d’un proche.

Cette première définition met l’accent sur la mort physique d’un individu et la peine que celle-ci engendre.


Dans le vocabulaire de la psychanalyse – J.LAPLANCHE ET J.B. PONTALIS, PUF 1981, le travail du deuil se définit comme étant un processus intrapsychique consécutif à la perte d’un objet d’attachement, et par lequel le sujet réussit progressivement à se détacher de celui-ci.


Les différents types de deuils

Si l’on considère que la perte d'un objet d'attachement fait partie des différents types de deuils et le travail de deuil comme le processus de changement, cette définition peut s'appliquer à tout événement, subi ou choisi, modifiant notre relation à l'environnement dans nos divers domaines de vie. Ainsi, la fin d'une relation, d'une situation confortable, d'une période de notre vie, d'un emploi, de notre domicile ou encore la perte d'autonomie peuvent être vécues comme un deuil. Le processus de deuil ne se limite donc pas à la mort physique d'un individu, mais à toute situation nécessitant un ajustement et nous invitant à retrouver un nouvel équilibre.

Ces exemples illustrent les divers événements que peut traverser un individu et leur impact sur celui-ci, ainsi soumis à un niveau de stress plus ou moins important.


Les 5 étapes du deuil.

Pour mieux comprendre ces étapes, le schéma suivant est l’outil essentiel pour un meilleur accompagnement vers le changement.


Modélisée par la psychiatre Elisabeth Küber-Ross, ce schéma défini les 5 grandes étapes rencontrées par un individu suite à une perte.


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La première étape, le déni

A ce stade, le choc de l'annonce de la perte est encore vive. Comme faisant un arrêt sur image, la personne peut se sentir désorientée, occultant la perte et refusant de croire en la réalité de l’événement. Elle rejette inconsciemment l’information et continue d’agir comme s’il ne s’était rien produit, en niant la perte, en évitant d’en parler ou en changeant de sujet de conversation. Dans le déni, on garde la tête hors de l’eau.

Dans cette étape, la personne méconnaît le stimulus, le choc et n’a aucune conscience de l’impact que cela lui a engendré. Si cette réaction de défense est naturelle en cas de traumatisme, le danger est dans la permanence cet état de déni: les actions et les décisions risquent d'être inadaptées et de n'avoir pour résultat aucune efficacité.


Étape 2 : La colère.

A ce stade, la personne a pris conscience que son environnement a changé et perçoit désormais l’inconfort de la situation. Face à cette douleur devenue réalité, la personne se révolte car elle ignore encore comment gérer ce changement qui lui semble être une injustice. Dans cette étape, la colère est salutaire car elle donne l’impression d’être actif, mais cette colère se déplace vers l'environnement à la recherche de coupable.

Le succès de cette étape est la reconnaissance et l’acceptation inconditionnelle de ses sentiments et ses émotions.


Étape 3: Le marchandage.

Dans cette étape, la réalité est reconnue et la colère est consommée. Mais la frustration prend le dessus et une autre forme de déni apparait. Elle consiste à croire qu'il est encore possible de négocier les termes du changement, souvent de façon irrationnelle. Cela peut parfois prendre la forme d'un chantage. Dans cette étape, la personne souhaite remonter le temps pour ne plus souffrir de la perte induite par ce changement.

Le succès de cette étape est la prise de conscience que les événements se sont bien produits et que l’environnement a réellement changé. La personne doit apprendre que c’est à elle de retrouver une structure, des repères, de la sécurité pour un nouvel équilibre.


Étape 4 : La tristesse.

A ce stade, le côté irréversible de la perte est enfin reconnu. La personne comprend que le retour en arrière est impossible, ce qui la plonge dans un état de tristesse et de remise en question qui peut aller jusqu'à un état dépressif: L’événement s’est bel et bien produit, c’est un fait. La tristesse est là pour dire « lâche prise », abandonne.

Cette émotion peut s'alimenter d'un sentiment d'isolement caractérisé par une mise en retrait. Cette prise de recul va permettre à la personne d’élaborer progressivement la perte et l’impact de celle-ci. Elle développera des capacités pour y faire face.

Cette étape, couramment associée au deuil, est probablement la plus désagréable et la moins recherchée.

En acceptant ses sentiments et l’expression de ses émotions et en reconnaissant l’importance de la perte et l’impact qu’elle a générés, cette phase de deuil va permettre de se préparer à l’acceptation de la perte et la possibilité de se rendre disponible à d’autres intérêts.


Etape 5 : L’acceptation.

A ce stade, la personne accepte la perte et intègre l’impossibilité d’un non-retour. Ne cherchant plus à refaire le passé et comprenant qu’elle ne peut rien y changer, elle prend conscience que c’est à elle seule d’agir et fini par trouver des ressources en acceptant d’investir ses énergies ailleurs dans un avenir qui reste à construire. Le succès de cette étape sera dans l’élaboration de nouveaux projets réalistes, mêlant apprentissages passés et contraintes actuelles. En explorant de nouvelles options, la personne finit par se remobiliser pour les mettre à profit et trouver un nouvel équilibre.


Et le lâcher prise dans tout ça !

Après lecture de ces différentes étapes, j'espère que le terme de "Lâcher prise", aura peut-être pris un tout nouveau sens pour vous et ainsi l'exprimerez-vous à juste titre.

Vous l'avez peut-être compris, la question du lâcher prise, véritable cheminement est un outil de gestion du stress puissant pour se dire: "j'accepte mes émotions et mes sentiments. Ils sont réels et m'appartiennent. J'en prends conscience puis je laisse aller, je lâche enfin ce que j'ai perdu. Il est temps maintenant pour moi d'accueillir le renouveau". Alors, si toutefois vous décidez de lâcher prise, vérifiez d'abord où vous en êtes dans le processus ?

Si vous traversez un cap difficile et souhaitez un accompagnement étape par étape pour retrouver un nouvel équilibre de vie, contactez-moi.



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